La première date disponible dans le jeu de base Crusader Kings II est l’année 1066. Certaines extensions vous permettent de remonter le temps et de commencer en 769 ou en 867. Le didacticiel actuel se focalise sur les trois rois-frangins catholiques en Espagne. Mais il n’existait pas lors de la sortie du jeu et on était incités à regarder du côté de la conquête de l’Angleterre. Surtout qu’il y a des succès à la clé.
La vraie histoire
Début 1066, Harold Godwinson devient roi d’Angleterre dans des circonstances un peu douteuses (il prétend que le roi précédent, Édouard le Confesseur, l’a nommé successeur sur son lit de mort). Cela donne une excellente occasion pour deux prétendants au trône d’entrer en guerre. Harald (à ne pas confondre avec Harold), le puissant roi de Norvège (et ancien membre de la garde varègue) s’appuie sur une promesse faite entre le prédécesseur d’Édouard et son oncle. Guillaume le bâtard, duc de Normandie prétend que Harold et Édouard lui avaient promis la couronne. Harold est pris entre deux feux. Les troupes norvégiennes débarquent près de York en septembre. Le 25 septembre, Harald est tué à Stamford Bridge, ce qui met fin à la revendication norvégienne sur le trône (et de manière générale à l’influence norvégienne en Angleterre). Le 28 septembre, Guillaume débarque dans le sud. Harold mène son armée à grande vitesse vers Hastings où il trouve la mort le 14 octobre. Faute de prétendants, Guillaume devient donc roi d’Angleterre (je résume). Vous avez plus de détails sur Wikipédia.
Dans le jeu
La date à choisir est bien entendu l’onglet « Stamford Bridge » pour arriver en jeu le 15 septembre 1066. Car commencer en décembre implique que la guerre est déjà finie.
Pour modéliser les forces en présence, certains camps ont des « troupes générées par un événement » (en gros, cela n’a rien à voir avec les armées qu’on peut lever dans le jeu, du coup, on fait apparaître magiquement des soldats pour le scénario).
Voyons un peu les protagonistes.
Harold a 14 000 hommes et des compétences martiales correctes.Harald a 17 000 hommes et est meilleur pour se battre. Il contrôle aussi un territoire plus grand, mais plus éloigné (ses troupes sont déjà à York).
Guillaume a lui aussi 16 000 hommes et encore plus de martial. Il n’est que duc (donc il est vassal du roi de France qui peut lui demander de le soutenir dans ses guerres).
Les succès

Le premier succès est qualifié de facile. Il faut incarner Guillaume et devenir roi d’Angleterre. La stratégie la plus simple est d’attendre qu’Harold et Harald s’affaiblissent à Stamford bridge ou aux alentours de York, de compter sur l’attrition des autres, voire lever le ban de ses propres vassaux. Puis battre les deux prétendants (ou moins s’il n’en reste qu’un. Le succès reste valable si Harald de Norvège gagne et que Guillaume lui prend la couronne). Avec l’avantage en nombre, en qualité de troupes et avec un leader aussi fort que Guillaume, c’est tout à fait atteignable. Attention à ne pas se faire emmener dans les guerres du roi de France (contre le Saint-Empire, par exemple) : n’envoyez aucune troupe et concentrez vous sur votre objectif. Une fois roi d’Angleterre, vous serez indépendant (car le jeu ne permet pas qu’on puisse avoir un vassal du même niveau titulaire que soi, ce qui est une simplification par rapport à la vraie histoire).
Succès qualifié de difficulté moyenne alors que vraiment, il n’est pas beaucoup plus dur que le précédent. Vos troupes sont déjà sur place, certes, elles sont de moins bonne qualité que celle de Guillaume mais si vous arrivez à battre Harold, le plus compliqué est fait. Dans un monde parfait, attendre que Guillaume l’emporte sur Harold (ou le contraire) pour que vos troupes fraîches et non entamées emportent la guerre, c’est encore mieux.

Le troisième succès, qualifié de difficile, nécessite la présentation d’un quatrième protagoniste : le roi de Danemark.
Svend II est roi d’un petit territoire si on compare aux autres prétendants : il n’a que 4000 hommes et est un commandant moyen voire médiocre.
Son prédécesseur (roi de Norvège et de Danemark) était celui qui avait le pacte avec Édouard le Confesseur. Donc Svend a aussi une carte à jouer en Angleterre. Dans la vraie histoire, il tentera vainement d’attaquer Guillaume une fois ce dernier installé, en 1069 et 1074. Le succès exige qu’on incarne Svend et qu’on devienne roi d’Angleterre. Premier souci : militairement, on ne fait pas le poids. Second souci : Svend a 47 ans et le succès n’est donné que si on obtient le trône du vivant de Svend.
Le point fort de Svend, c’est qu’il a une dizaine d’enfants, et donc autant d’alliances potentielles en les mariant bien. Il va donc falloir faire le tour des cours d’Europe pour placer sa progéniture. Les plus grands pays (France et Saint-Empire notamment) risquent de refuser. Et certains autres sont trop loin (Russie, Byzance) ou ont d’autres chats à fouetter (catholiques espagnols). La France et le Saint-Empire visant le même territoire, vous aurez peu de chances d’avoir les deux. J’ai envoyé mon chancelier améliorer les relations avec le roi de France jusqu’à ce que ce dernier accepte des fiançailles (donc un pacte de non-agression) puis une alliance. Je m’approchais aussi de la Bretagne, d’un pays espagnol (Galice, Castille ?) et tentait un peu plus à l’est mais sans grand succès.
Pendant ce temps là, Guillaume gagnait le trône d’Angleterre et la France m’emmenait dans une guerre contre le Saint-Empire. Une fois cette guerre terminée (j’avais peu participé), j’empruntais de l’argent aux juifs puis les expulsais (il faut le DLC Sons of Abraham pour ça) pour pouvoir assurer mes dépenses, et celles de mercenaires pendant ma guerre. Guillaume était désormais un roi indépendant, donc quand je lui ai déclaré la guerre, la France l’a envahi en Normandie, tandis que (après avoir eu très chaud dans ma capitale), j’allais assiéger Londres.
Mon allié français arrivait largement à contenir les Normands, et à assiéger ses villes tandis que j’étais tranquille au nord de la Manche.
Et le 12 juin 1070.
Autant les succès avec Guillaume et Harald sont assez faciles, autant avec Svend, cela demande plus de doigté (et de chance). Mais cela peut donner un départ sympa pour un royaume beaucoup plus grand qu’attendu. Vous avez noté qu’il n’y a aucun succès pour Harold qui reste roi d’Angleterre ? C’est trop injuste !
Je suis surpris qu’il n’y ait pas de succès pour Harold qui reste roi. C’est trop injuste!
Bon sinon le succès si j’ai bien compris est plié en moins de cinq ans de campagne (au pire)? Ca respire pas vraiment le Gros Challenge.
Avec le Danois ? C’est un challenge assez sérieux car tu ne peux pas gagner au début, ton succès dépend des alliances et de la situation géopolitique et le temps joue contre toi (à 47 ans, ton espérance de vie est faible). Sans l’argent « emprunté » aux juifs, c’est vraiment dur.
Mais si tu rates, tu le sais rapidement et tu peux recommencer à zéro, ce qui est appréciable comme type de succès. Ça change du « map painting » sur 30 heures de jeu.
Avec Guillaume et Harald, là c’est niveau débutant, je suis d’accord.
Je viens de regarder les conditions de départ. Démarrer avec Harold, c’est quand même très dur. Même en mobilisant les vassaux, tu démarres avec moitié moins de troupes que chacun des deux prétendants. Et avec les armées de Harald déjà sur le territoire au nord et les galères de Guillaume en route vers Londres, tu es en plus très rapidement pris en sandwich entre les deux.
Pour la petite histoire, « mon » Harold de test a été tué lors de la toute première bataille. Quand ça veut pas, ça veut pas 🙂
Je ne sais pas si c’est plus dur que le Danois, mais c’est vrai que c’est compliqué avec Harold. Peut-être biaiser pour que tes ennemis s’affrontent et s’affaiblissent ? Pas évident à faire.