Après la mort de son père et le déshéritement de son frère ainé Aymon, Guillaume monte sur le trône de Genève (à Berne) à l’âge de 20 ans. Titulaire de 4 comtés et une baronie, il aura pour objectif principal de se libérer de sa vassalité envers le duc Pierre de Savoie-Piémont. Marié à Waerburg et déjà père d’un héritier vif d’esprit nommé Géraud comme son grand-père, il n’y a pas de raison d’être inquiet à moyen terme. Pourra-t-il réaliser les rêves de son père ?

Si vous avez raté le début…

Faute de mieux, Guillaume se concentre tout d’abord sur le développement économique de ses territoires, tout en suggérant à l’évêque Baudoin d’obtenir une revendication sur le comté de Zurich. Pendant ce temps, l’empereur Heinrich V est en train de perdre une guerre massive de défense de son allié croate contre une alliance entre Hongrois et Byzantins. Tout ça pour… un comté.

Vous voyez le comté en surbrillance au nord de la Croatie ? C’est là.

En 1092, Guillaume rejette des accusations de sorcellerie contre une invitée. L’engager au château était tentant (tout comme la brûler en place publique), mais c’était le choix le plus raisonnable (qui lui donnait de l’expérience en intendance). Peu après naît la première fille de Guillaume, qui semble encore plus intelligente que son aîné.

Peu après, un scandale éclate : le comte de Savoie Amédée accuse son épouse, la soeur de Guillaume, d’adultère ! Enceinte d’un bourgmestre, c’est la honte de notre dynastie.

SCANDALE

Plus grande surprise encore : le duc Pierre de Savoie-Piémont a déclaré une guerre d’indépendance contre le Kaiser. Si c’était possible, Guillaume se rangerait du côté de l’empereur, mais il faut malheureusement s’abstenir et se résoudre à espérer que cette révolte sera un échec. Les troupes sont étonnamment proches : autour de 7000 de chaque côté. De plus, l’empereur est toujours occupé en Croatie, même s’il a réussi à y rééquilibrer la situation.

Pays de Savoie indépendaaaant !

Géraud se révèle Curieux, et nous encourageons son développement dans l’érudition. De son côté, le comte de Genève obtient une revendication sur Zurich. S’endette, et prépare son attaque – si possible avant l’indépendance possible de la Savoie sans quoi il faudra affronter l’empereur lui-même. Peu après, il constate que les alliés du comte de Zurich sont encore une fois trop puissants pour lui. Il faut vraiment obtenir de meilleurs mariages !

Oui mais non.

Choc en septembre 1094 ! L’armée du Kaiser perd la bataille de Vérone contre la coalition au service de la Savoie ! Heinrich V, lourdement endetté, ne va pas pouvoir reconstituer ses troupes. La guerre semble déjà pliée. Dans son désespoir, il tente de mettre le siège à Montferrat, la capitale du Piémont, mais les troupes adverses viennent rompre le siège en juin 1095, juste avant que la ville tombe. Nouvelles fortes pertes côté impérial.

Il faut partir monsieur.

Waerburg est enceinte du troisième enfant de Guillaume. De son côté, le pape Urbain annonce la toute première croisade. Il appelle les catholiques à prendre Jérusalem, et le comte de Genève promet d’y envoyer des hommes. Deus vult ! Guillaume nomme son frère déshérité Aymon bénéficiaire de ses éventuelles conquêtes.

En janvier 1096, sa soeur Adélarde étant en âge de se marier, il l’envoie contre une alliance auprès du comte du Béarn (1400 soldats). Le même mois naît Jacques de Genève, son deuxième fils, vif d’esprit également. A 6 mois de la croisade, l’empereur est toujours empêtré dans quatre guerres, dont une seule semble gagnable à cet instant… et quelques jours avant le lancement des hostilités, il est capturé par Pierre de Savoie, qui obtient ainsi son indépendance !

La croisade est lancée. Au moment même où va naître sa fille, Guillaume lève ses maigres troupes (moins de 2000) et quitte les Alpes en direction de la Palestine. Difficile d’imaginer une victoire quand la plus grande puissance catholique vient d’être écrasée, mais il faut répondre à l’appel du Seigneur. De mauvais augure ? Aymon décède avant même d’embarquer, et c’est Jeanne, veuve du comte de Savoie, qui est nommée bénéficiaire à sa place.

Aymon le mal-aimé

La première bataille de la croisade est perdue. La seconde également. Alors que la guerre se déplace vers Antioche, Guillaume débarque à Ghazza. La Terre Sainte, enfin ! L’arrivée de troupes musulmanes le convainc de vite rembarquer, mais il est malheureusement rapidement rattrapé. Il fuit à temps, mais ses troupes sont littéralement massacrées. Une troisième bataille massive a lieu peu après, sans lui, et les chrétiens sont à nouveau écrasés.

La tension infligée convainc Guillaume de se lancer dans l’athlétisme pour faire passer la douleur. Le 23 février 1097, naissance de Marie, déjà la quatrième enfant de Guillaume.

Quelques jours plus tard, sa soeur aînée est promise à un comte quelconque. L’année suivante, naissance d’Eudes, un troisième fils. La succession va être compliquée. Pendant ce temps, les croisés redressent la barre à la surprise générale en occupant la majorité de la Palestine. Les troupes du Calife se sont éloignées et les chrétiens ont la voie libre.

Mais où est le calife ?

Guillaume retourne au casse-pipe pour obtenir le titre de Croisé. Il conquiert un territoire avant le retour des armées du Calife qui sont ensuite écrasées par la coalition. La croisade est donc un brillant succès malgré un départ catastrophique… et contre toute attente, sa demi-soeur Jeanne devient reine de Jérusalem !

Jeanne de Jérusalem, reine croisée

Guillaume reçoit une fortune en remerciement (plus de 700 « ducats ») et investit l’argent dans ses terres. Le Kaiser est lui excommunié pour n’avoir pas participé à la croisade, faute de troupes. En décembre 1100, Guillaume décide de repartir en pèlerinage à Jérusalem. Sa grande piété lui permet d’obtenir des fonds de la part du pape.

A son retour, il prend la décision d’assassiner Pierre de Savoie. Il demande à son maître-espion de s’y atteler, cède la baronie de Faucigny à un invité pour permettre à son épouse de se consacrer à ce projet au lieu de veiller aux finances du domaine, et lance le complot. Malheureusement, il est rapidement découvert, et Guillaume l’abandonne avant d’être identifié.

Tout reste bloqué quelques temps supplémentaire. Guillaume et son épouse deviennent amants (et pas seulement mariés), des enfants supplémentaires naissent (dont Foulques le 14 juillet 1103), et la dynastie débloque son premier trait spécifique : « Candidats au mariage » qui augmente l’attractivité de ses membres, de qui devrait permettre de meilleures alliances. Le résultat n’est honnêtement pas terrible, mais Guillaume en signe tout de même deux en fiançant ses filles.

Le tableau des traits dynastiques – encore vide en 1066 parce que les de Genève sont nazes.

Le comte de Frioul l’invite pour une révolte contre la duchesse de Souabe. Il accepte, et alors que la guerre est en bonne voie, grande nouvelle : le duc Pierre est mort ! Ses duchés sont divisés entre deux héritiers, et Guillaume peut enfin se libérer du joug des Savoie. Le nouveau duc (Amédée II) nomme Guillaume maréchal, mais ça ne va pas durer.

Joli duché que vous avez là. Mais je remarque que j’en contrôle les deux tiers.

Après la victoire contre la duchesse de Souabe, de nouvelles troupes sont recrutées, et la guerre d’indépendance est déclarée sans délai. La première bataille est une victoire écrasante. Les troupes ennemies tentent ensuite de prendre Faucigny, territoire de l’héritier Géraud, mais des troupes genevoises interviennent pour briser le siège.

L’héritier Géraud, justement, est mutilé – sans doute le résultat d’une bataille, et Guillaume aurait probablement dû lui interdire de combattre. Trop tard désormais. La victoire est acquise, le titre aussi.

Enfin duc !

Il reste à se défendre contre la revendication piémontaise contre la Savoie. Vu les puissances relatives, c’est une formalité… jusqu’à ce que la duchesse signe une alliance avec l’empereur en juin 1107. Comme c’est une guerre défensive, Guillaume appelle gratuitement tous ses alliés pour tenter d’y mettre fin au plus vite. Il ne parvient pas à capturer la duchesse en prenant sa capitale, mais au final l’empereur ne rejoint pas cette guerre, et la victoire est obtenue sans difficulté.

Guillaume remarque alors que Zurich est indépendante et sans alliés. Il déclare la guerre (avec toujours une revendication valable). Une bataille, et la chose est réglée. De son côté, le comte de Savoie manigance pour revendiquer le duché. Comme Guillaume dispose d’une revendication sur ce comté, il tente une révocation. Le comte se révolte avec ses alliés. Guillaume écrase la révolte puis révoque ses titres ainsi que le reste du duché de Savoie tenu par le frère du comte déchu.

Il crée ensuite le duché de Transjuranie puis devient vassal (avec peu d’obligations) du Saint-Empire – ce afin de préparer les étapes suivantes. Reste à prendre St-Gall et les Grisons, puis la Suisse pourra être créée. Guillaume offre un cadeau au pape, puis lui demande une revendication sur les Grisons, qu’il lui accorde.

Echange de bons procédés

Guillaume attaque la duchesse de Corse (qui contrôle ces territoires) et l’écrase dans les Alpes. Pendant ce temps, son chapelain crée une revendication sur St Gall. Il s’endette légèrement pour celle-ci pendant que la guerre se termine.

Géraud meurt en octobre 1112. Ce n’est pas en soi une surprise vu sa mutilation, mais Guillaume en souffre pourtant, restant à un niveau de stress élevé que ni la chasse, ni le sport, ni les banquets ne suffisent à faire baisser. Marie s’avère être un personnage exceptionnel, mais malheureusement c’est une femme que je n’aurai jamais l’opportunité de jouer.

Mon hommage au Kaiser se passe mal malgré les fonds que je lui apporte.

La cour est cruelle avec les francophones

La confédération helvétique est fondée le 5 février 1114, et plusieurs voisins proposent rapidement d’en devenir les vassaux.

Guillaume tient cour pour la première fois en tant que prince du Saint-Empire, puis crée un complot visant à lui offrir une revendication sur le titre d’empereur (une possibilité offerte par un atout de l’arbre d’intendance).

La cour à Berne

Il étudie également des moyens plus traditionnels de le faire élire en fouillant les poubelles du duc de Toscane, l’un des électeurs jouissant du plus grand poids électoral, mais ne trouve rien de très compromettant. Le baron Guillaume, petit-fils du prince du même nom, est charmeur, ce qui favorise une formation diplomatique ou d’intrigue. Il le pousse vers la première. Eudes, lui, devient adulte – juste, appliqué, vif d’esprit, mais aussi arrogant.

En août, le complot est découvert, mais cela n’affecte pas ses chances de réussite. Il se poursuit donc quand même, et de nombreux agents le rejoignent, notamment le duc Poppo d’Istrie. C’est finalement un succès, et Guillaume déclare la guerre à son suzerain, fort de son alliance avec le royaume d’Angleterre.

Dans l’attente des troupes alliées, il ne lève pas immédiatement les siennes pour économiser encore un peu – l’argent reste le nerf de la guerre, et les dettes ont un effet massif sur la capacité à reconstituer des troupes.

C’est la guerre.

Il aurait d’ailleurs dû regarder ce que Robert « Courteheuse » d’Angleterre faisait, puisqu’il est occupé à conquérir un territoire du pays de Galles. Le roi l’emporte toutefois rapidement et nous filons mettre le siège sur Aix-la-Chapelle. Le Kaiser, lui, tente de prendre Constanz. Guillaume poursuit le siège d’Aachen mais envoie le reste de ses troupes en Suisse pour briser l’ennemi. Il saisit le trône de Charlemagne, et le Kaiser propose une paix blanche, évidemment refusée.

Guillaume tombe malade, puis se rétablit. Constanz tombe, mais les troupes suisses rattrapent celles de l’empereur du côté de St-Gall. Il est capturé le 17 septembre. La guerre est terminée. Guillaume devient empereur.

La place de sa dynastie n’est toutefois pas assurée. Il faut encore changer la succession du titre, ou au moins obtenir les votes nécessaires. Des factions se créent déjà pour remplacer les de Genève. L’alliance avec le roi d’Angleterre prend fin suite au décès de l’épouse de Foulques. Il est remarié avec une princesse hongroise pour s’assurer une autre alliance. Robert d’Angleterre meurt peu après – hasard ou coïncidence ?

Guillaume crée des titres ducaux pour simplifier la structure hiérarchique de l’empire et s’assurer les soutiens de ceux auxquels il les accorde, mais aussi pour accumuler la gloire nécessaire à abolir la succession élective. En 1118, son petit-fils Guillaume tient une première place fragile dans l’élection, qui devrait se renforcer avec l’âge (c’est encore un enfant).

Sa rivale la duchesse Zlatkoka est accusée de fornication. Il l’emprisonne, lui retire son titre de duchesse, la torture, puis donne son titre à son troisième fils. Il poursuit la vassalisation amicale de mineurs, la création et l’usurpation de titres : Bohême, Italie… l’empire s’étend. Jeanne de Genève, reine de Jérusalem, s’éteint. Son fils Humbert de Savoie, rival de Guillaume, prend sa place sur le trône.

Le 27 juin 1119, Guillaume échappe a une tentative d’empoisonnement. Il décide de créer la culture suisse, au croisement des Francs et des Franconiens.

De justesse !

En mars 1121, des vassaux mécontents exigent que Guillaume abaisse son niveau de contrôle. Il refuse, accorde la main de sa fille Marie au roi de France, et lève des troupes pour écraser la révolte. Le nouveau Kaiser remporte des batailles et prend Ratisbonne, la capitale de la duchesse de Bavière qui mène la révolte. Le reste de la guerre est interminable mais son résultat inéluctable.

Pendant ce temps, son allié français est visé par deux révoltes. Même si Guillaume lui promet des troupes, la première (baisse du niveau de contrôle royal) se résout avant qu’il puisse les envoyer, trop occupé sur ses propres territoires. Une fois la révolte germanique écrasée, la seconde révolte française n’est en revanche plus qu’une formalité et le roi maintient sa place sur le trône avec le soutien de Guillaume en 1126, année de décès de Jacques, déjà le second fils de l’empereur parti trop tôt.

Enfin, en 1127, après de nombreuses créations de titre, Guillaume atteint les 10500 de gloire. Le mode de succession électif du Saint-Empire est supprimé.

Voici venu le temps des despotes éclairés. Enfin des despotes héréditaires surtout.

La maison de Genève conservera le titre, et nous pouvons la laisser poursuivre seule son aventure, plus rapidement que prévu.

Guillaume, son épouse, et son petit-fils héritier le futur Guillaume II