Après le règne interminable et fructueux de Vakulamahadevi, son petit-fils, Madhavaraja (on va dire Madhava) arrive sur le trône à 30 ans. Il ne paraît pas avoir les mêmes talents que son aînée.

Il a déjà quatre enfants, dont deux fils, on peut penser que la succession est bien partie. Il commence à régner prudemment, s’assurant que la succession se passe sans heurts. En 950, il se convertit à l’hindouisme (j’avais dit que je tenterais de privilégier cette religion. Là en plus, je n’avais aucune raison pour m’y opposer).

Puis, sans doute béni par les dieux, ils lancent une chasse au tigre en 952 et ose tuer l’animal à mains nues (ça veut dire « avec une lance »).

Certes, c’était juste pour obtenir un succès facile (si on joue en Inde) vu qu’il arrive dans 25% des cas. Mais je suppose que cela peut mal finir… Fort de ce coup d’éclat, Madhava en profite pour resserrer son autorité sur le royaume en annulant la faiblesse de sa grand-mère lors de la fin de son règne. Désormais, il n’a pas besoin d’approbation pour déclarer la guerre à quiconque. On est en 953.

Il faut dire que Madhava s’est tourné vers la sociabilité et il invite souvent ses vassaux à faire la fête, ce qui améliore leur opinion vis-à-vis de lui (c’est un focus). A force de festoyer en bonne compagnie, cela améliore ses compétences (+3 en diplomatie).

Puis, après avoir envoyé son fils fonder une compagnie de mercenaires (en prélevant ses forces.. est-ce une bonne idée ??), Madhava se dit que son royaume est fort et indépendant, mais qu’Orissa est morcelé entre lui et celui que combattait sa grand-mère (après l’avoir soutenu car c’était son gendre). Les forces en présence étant en sa faveur (ainsi que 500 points de karma pour utiliser ce casus belli), Madhava décida de supprimer ce morcèlement, par la force.


La guerre commence en 956 et se termine trois ans plus tard, sans heurts majeurs.

Madhava a 40 ans et il aurait fait la fierté de sa grand-mère, même si cette annexion inquiète ses voisins immédiats qui forment un pacte défensif (léger) contre lui.

Ses voisins étant inquiets ou trop puissants (et le karma à zéro), Madhava se concentre sur la gestion de son royaume : il n’a que trois terres à lui (en propre) alors qu’il pourrait en avoir sept. Voyant qu’un thakur n’a pas d’héritier, il le fait assassiner pour ensuite s’occuper de ce fief. Par ce biais, il renforce ses armées et revenus personnels.

Étant Maharaja d’Orissa/Nagavamsi, Madhava a des revendications de jure sur certains territoires. Cela tombe bien, certains (au sud-est) sont encore indépendants, ce qui est rare dans le sous-continent. En 965, un thikana (comté) est récupéré de cette manière.

On assiste ensuite à une course à la technologie. Je parle rarement de cela dans les compte-rendus car c’est un peu fastidieux et pas vraiment amusant. En gros, suivant la date de départ, puis le temps qui passe, on peut « débloquer » des progrès militaires, économiques ou culturels ce qui a des incidences sur les combats, sur ce qu’on peut construire comme infrastructure ou sur nos relations avec les autres. Là, mon but était d’obtenir « Légalisme 3 » pour changer les lois du royaume. A quoi cela sert ? Eh bien (après dix ans de règne et une fois tous les cinq à dix ans, je ne sais plus) à ne plus être en partage salique (les titres sont distribués à tous les héritiers lors de la mort du personnage) mais en ultimogéniture (tout va au plus jeune), voire primogéniture (tout va au plus âgé des enfants), cf succession. Vous imaginez bien que c’est fastidieux de reconquérir ce qui était au personnage précédent, alors si on peut éviter cela… Pour rusher la technologie, mon maître-espion a volé des « points » de recherche à l’étranger et j’ai pu acheter très tôt ce que je voulais. Je pensais devoir me contenter de l’ultimogéniture mais non j’avais accès à la primogéniture pour le royaume (fin 966). Ravi d’avoir pu obtenir ceci : même si le perso était mort là, il aurait déjà fait progresser la partie. Bien entendu, les autres enfants n’aiment pas ce type de succession et il y a des factions pour lutter contre mais cela fait partie du jeu.
Madhava continue sa consolidation vers le sud : il crée le raj (duché) de Kalinga puis attaque ceux qui en font partie. Jusqu’en 972, il doit faire face à pas mal de factions. Mais comme il arrive à repérer les leaders, il a un motif légitime d’emprisonnement. A chaque fois, le vassal lève les bannières de la rébellion, Madhava le capture après quelques sièges, puis révoque son titre (pour lui-même ou pour son fils) et le fautif est libéré ou exécuté lors d’une fête pour Kali. C’est vers la fin de 972 que Madhava se dit que s’il veut unifier l’empire du Bengale (avant deux autres empires), il lui manque des royaumes. Or celui de Bihar est tout à fait atteignable (et Madhava a à nouveau 500 de karma). Sûr de lui, Madhava lance deux guerres en parallèle : une au sud pour récupérer l’avant dernier thikana facile et une au nord pour le royaume.

Madhava se concentre au sud et laisse ses alliés faire le boulot pour le gros morceau. Tout se passe bien et en 975, Madhava a deux couronnes sur la tête (et une femme morte de la dysenterie à 38 ans mais apparemment ça n’a rien à voir).

Cela devient intéressant : deux royaumes (ce qui suffit) et 44% des comtés (il en faut 80%) pour créer l’empire du Bengale. Le hic, c’est que la deuxième couronne est en succession partage salique et que donc, à la mort de Madhava, cela sera à nouveau séparé. De plus, beaucoup de factions se développent dans le royaume : Madhava cède sur une nouvelle augmentation du pouvoir du conseil, puis fait éliminer pas mal d’opposants ce qui génère encore plus de mécontentement quand il se fait repérer (cela crée des rivaux qui le détestent. On peut les supprimer mais les membres restants de la famille ont tendance à devenir rivaux également…). Certes, il a assez d’argent pour recruter des mercenaires en cas de besoin (20 or par mois, c’est très confortable) mais tout de même. Comment est son héritier ? Très segmentant : nul en diplomatie et fort en martial et intendance.

En 979, Madhava a 59 ans et n’a jamais été aussi puissant.

En 981, Madhava peut changer les lois de son royaume. Mais, il lui manque l’appui de certains de ses conseillers. Il va débourser une fortune pour l’obtenir. Notamment 400 pour son fils (qui est aussi maréchal). Je me suis dit que, vu que c’est mon héritier, l’argent ne serait pas perdu. Sauf que fiston déclare immédiatement une guerre d’assujettissement au sud, contre un royaume qui est plus fort que lui. Certes, il prend des mercenaires mais il ne pourra pas les garder longtemps. La guerre dure et ne tourne pas vraiment à son avantage. En 984, Madhava se rend compte que si aucun de ses vassaux n’a d’opinion négative de lui, il peut changer les lois de succession du royaume de Bihar. Il corrompt allègrement tous ses vassaux. Il reste un thakur qui le déteste trop pour que cela suffise (c’est un rival). Le tuer pourrait nuire à la réputation de Madhava auprès des autres. Qu’à cela ne tienne, Madhava transfère le vasselage du thakur (comte) à un raj (duc). « Enfoui » sous le raj, le thakur n’est plus un vassal direct donc son opinion ne compte pas. Et donc le 12 décembre 984.

Cela règle énormément de problèmes : les deux royaumes étant tous les deux en primogéniture, c’est le même héritier qui les obtiendra. Idéalement, je devrais aussi harmoniser le genre, mais c’est accessoire. En 985, à 65 ans, Madhava a le sentiment du devoir accompli. Il a gagné le surnom de « Téméraire » (en anglais, The bold : Ruled for 10 years, Piety at least 50, either Brave or Strong
)

Sentant qu’il ne va pas régner éternellement et alors que les factions se sont quasiment toutes éteintes (quand on assassine moins, ça aide), Madhava récupère encore un thakur indépendant (revendication de jure, 986) puis il annule l’augmentation des pouvoirs du conseil (987) accordé quelques années auparavant. Au lieu de lancer un nouvel assujettissement un peu hasardeux, il s’apprête à petit à petit laisser la main à son fils (toujours en guerre) sauf que ce dernier meurt de dépression fin 988.

Le souci, c’est que son propre fils n’est pas vraiment le couteau le plus aiguisé du tiroir. Bref, cela ne va plus si bien et Madhava est comme tétanisé. Il s’occupe de gérer ses royaumes pour les laisser dans le meilleur état possible à son petit-fils. Il en profite pour emprisonner un vassal rebelle, tout de même, et puis, en 994, il meurt de sa belle mort à 74 ans (et un portrait qui ne vieillit pas, hum). On n’attendait rien de Madhavaraja et pourtant en 45 ans de règne, il aura réussi à agrandir le royaume, en conquérir un autre et unifier les lois de succession pour éviter le morcellement.

Quant à son héritier, Samantavarman, disons qu’il a tout à prouver. Et il doit finir la guerre de son père.

Je n’aurais pas parié grand chose sur Madhavaraja mais finalement cela s’est mieux passé (et a duré plus longtemps) que prévu. Même si les succès obtenus ne sont pas négligeables, il reste que la dynastie Nagavamsi est encore un des royaumes indépendants les plus faibles du sous-continent. Les autres peuvent aligner quinze ou vingt milles hommes contre neuf mille ici. Mais on va tenter de remédier à cela.